Holeways On My Mind (Troujours dans mon esprit)
Exposition dans La galerie d’Espace à vendre – 10 rue Assalit, Nice
Du 7 juin au 13 septembre 2025
Vernissage vendredi 6 juin dès 18h.
Il était quasi impossible, dans cette période de « célébration des océans », de ne pas inviter l’indigène de l’étape, de ne pas convoquer l’œuvre singulière de Thierry Lagalla. Cette création qui nous invite sans cesse et de toutes les manières à porter un regard étonné sur la nature des choses, Lucrèce si tu nous vois…
Avec Holeways On My Mind (troujours dans mon esprit), cet artiste qui parle couramment le Gòbi — comme il aime à le dire avec facétie — nous invite, depuis ce riba de mar*, à réaliser une traversée de son œuvre mettant à l’honneur la question méditerranéenne qui la compose.
C’est un ensemble de peintures du Midi monochromisées qui nous accueille, Mes ciels…Oh pardon, mes cieux. Ces œuvres collectées, produites par des peintres anonymes, viennent reposer, sous toutes ses formes, la question du pittoresque produite par ce territoire méditerranéen. Le Midi des peintres de Pierre Cabanne, ouvrage de référence dans ce domaine, accompagne cet ensemble pictural ; son texte et ses reproductions monochromisées viennent à chaque page s’insinuer parmi les œuvres présentées au mur. Par inspiration, mimétisme ou opposition, les tableaux se mêlent.
La question de l’artiste anonyme mêlée au destin pittoresque de Midi méditerranéen est maintenue et renforcée chez Lagalla par une collection de cartes postales redessinées, ajourées, trouées. Cette famille d’œuvres interroge le souvenir, son approximation et sa discontinuité. Trous, hiatus par lesquels passe un mythe vernissé reconstituant le récit d’une fiction se substituant à la réalité. Image détournée d’un réel idéalisé, que l’on envoie, renvoie, que l’on rapporte comme autant de trophées de l’aventure du « j’y suis » ou « j’y étais ». Confrontée aux souvenirs personnels, réappropriés par l’opération artistique, l’iconographie touristique percée offre une nuée de confettis qui demeurent “troujours dans son esprit”.
L’ensemble sera accompagné par quelques représentants maritimes operculés, notamment le Gòbi qui, en digne représentant de la méditerranée d’en bas, viendra produire son contre-chant, nous demandera d’assumer notre gobitude et voire même de clamer haut et fort, avec lui :
« GOBIS DU MONDE ENTIER UNISSONS-NOUS ! ».
* Le bord de mer