Un regard sur des collections privées
Partenariat avec l’ADIAF (Association pour la diffusion internationale de l’art français)

Frac Grand Large — Hauts-de-France
503 av. des Bancs de Flandres 59140 Dunkerque

Le Frac Grand Large est une institution dédiée à la constitution d’une collection publique d’art contemporain. Ses espaces d’exposition accueillent aujourd’hui des collections privées. Mais qu’est-ce qu’une collection ? Comment s’opèrent les choix artistiques et quelles visions de l’art et de la société véhiculent ces collections ? Quels rapports entretiennent-elles avec les institutions publiques ?  En accueillant la septième édition de la triennale « De leur temps », proposée par l’ADIAF, le Frac présente des œuvres contemporaines qui donnent à voir de nouvelles formes de représentation, proposent d’autres manières de se relier à notre environnement, revisitent des histoires oubliées. Entre expression de l’intime et adresse publique, ces œuvres montrent un esprit du temps traversé de doutes, de visions et d’émotions.

« De leur temps » comprend des œuvres réalisées, dans leur grande majorité, au cours des cinq dernières années. Œuvres d’atelier pour la plupart, elles s’accrochent souvent aux murs dans l’intimité des habitations, dans des bureaux ou parfois des réserves en attente d’exposition. Réunis en association, les collectionneurs de l’ADIAF ont choisi de partager leur passion et prêtent ponctuellement leurs pièces à des institutions. Peintures, dessins, sculptures et photographies, certaines acquisitions sont aussi des vidéos, des performances ou des protocoles à réactiver. Les collectionneurs se lient aux artistes au travers de différents contrats qui repoussent les limites de l’œuvre, leur matérialité et leur durée. Depuis le fameux ready-made de Marcel Duchamp de 1913, un urinoir du commerce retourné, signé puis déplacé dans une exposition, nombreux sont les artistes iconoclastes qui, à l’instar de Saâdane Afif, manipulent les symboles et considèrent l’art dans sa fonction critique. Par-delà la provocation, c’est l’économie de l’œuvre qui entre en scène, sa valeur marchande liée à sa médiatisation, même !

Certains médiums comme la peinture continuent d’occuper une place de choix – ici près de la moitié des propositions. Mais l’hétérogénéité et la qualité exceptionnelle des œuvres proposées permettaient d’aborder une grande diversité de pratiques. Nous avons privilégié un parcours à travers des thématique qui abordent la critique des images et des représentations, aussi bien dans le renouveau des grands sujets de l’histoire l’art (portrait, paysage, vanité) qu’au travers de productions plus abstraites autour de la spécificité des médiums (leurs supports autant que leurs histoires). L’accrochage opère ainsi des rapprochements et des tensions entre des esthétiques de différents héritages (art optique, pop, expressionniste, conceptuel). Les formes plus narratives entrent en résonance avec les tremblements du monde contemporain, ses crises sanitaire et climatique, ses outrages aux corps et aux démocraties.