Après “Le Parasite“, Mattei récidive à l’Espace A VENDRE. Arrestations, bastons, tentative de suicide collectif, manifestations, visages tuméfiés. Les photographies que présente Florent Mattei sont des fictions esthétiques empreintes d’une tension palpable. La mise en scène, les jeux de lumière, les tirages “grand format” particulièrement léchés sont autant d’outils de distanciation empreintés à l’univers cinématographique. Les scènes y sont sombres, postindustrielles, limite glauques. Si les photographies font référence au climat social (multiplication des gardes à vue, violence physique et sociale) qui sent l’insurrection à plein nez, Mattei se détache néanmoins d’un art slogan ou revendicatif. Il spécule, magnifiant les extrêmes, que tout pourrait nous exploser à la gueule. Jusqu’ici tout va bien, jusqu’ici tout va bien… En façade le tondo (Tondo Vezziano) de Jean-Baptiste Ganne vient faire un pied de nez à la pratique artistique du lieu dans lequel il expose.