Caroline Bach jongle avec une chambre noire sur des échafaudages… De 1996 à 2006, elle suit le chantier de reconstruction la Frauenkirche (l’église Notre Dame) de Dresde, considérée comme le plus bel édifice luthérien d’Allemagne et qui, suite au bombardement de la ville en février 1945 s’est effondrée. Il n’en restera qu’un champs de ruine pendant près de 45 ans, stigmate et mémoire de la guerre. Ce n’est qu’en 1990 après la réunification allemande, à l’initiative des Dresdois, que l’on évoque de panser cette plaie béante. Le chantier est évalué à 125 millions d’euros. La voûte de la crypte est reconstruite en 1996. Caroline Bach, frappée par la symbolique et la beauté de l’entreprise, va pendant près de 10 ans, rendre compte par une démarche photographique précise, non seulement du processus de reconstruction de l’édifice mais aussi de celui de la mémoire d’une ville et de ses habitants. Elle manipule la surface photographique pour mieux interroger le regard. La série sur Dresde entrecroise complexité, lisibilité de l’image et fonction d’inventaire de la photographie.